Par Thierry Verviers
Tous les entraîneurs le constatent : chez les jeunes joueurs, la technique tient… mais le mental casse sous la pression.
Une étude de 2025 menée auprès d’athlètes de 16 à 19 ans confirme exactement ce que l’on voit chaque jour à la table : l’anxiété mentale pèse beaucoup plus lourd que l’anxiété physique.
Les résultats de l’étude
Les chercheurs ont évalué 121 jeunes pongistes lors de compétitions nationales. Les conclusions sont nettes :
- Anxiété somatique (le corps) : Faible.
Le corps ne bloque pas; les symptômes physiques ne sont pas la cause principale. - Anxiété cognitive (le mental) : Modérée.
Ce sont les pensées négatives, les doutes, et la peur de rater qui font dérailler la performance. - Confiance en soi : Modérée.
Un niveau perfectible — et améliorable par l’entraînement mental.
Conclusion :
Les jeunes ne perdent pas parce que leurs jambes tremblent, mais parce que la roue mentale tourne trop vite et les empêche d’appliquer leur technique.
Pourquoi c’est important pour les entraîneurs
Cette étude nous invite à revoir nos priorités :
1. Le vrai travail est mental.
Les jeunes ont besoin d’un coach qui intervient dans leur dialogue interne — pas seulement dans leur technique.
2. La confiance se construit.
Avec une confiance « modérée », le potentiel de progression est immense.
Et plus la confiance monte, plus l’anxiété baisse.
3. Un manque de formation mentale.
Un chiffre frappant : 67 % des joueurs n’avaient jamais reçu de formation mentale formelle.
Une occasion manquée pour leur développement.
Trois outils concrets pour réduire l’anxiété cognitive
Voici trois interventions simples et efficaces pour les entraîneurs :
1. Objectifs de processus
Remplacer « Je veux gagner » par « Je me concentre sur ma première attaque ».
Cela recentre le joueur sur ce qu’il peut contrôler.
2. Re-cadrage
Avant un match, demandez au joueur d’écrire une pensée négative :
« Je ne dois pas rater. »
Puis de la transformer en action positive :
« Je me concentre sur mon timing. »
3. Le rituel de reset
Après un point perdu :
3 respirations profondes + une phrase clé (« Je reste sur mon plan »).
Cela casse la spirale mentale — la fameuse roue du hamster.
Un mot sur les différences filles / garçons
L’étude montre que les filles présentent légèrement plus d’anxiété cognitive.
Cela ne nécessite pas un entraînement différent, mais plutôt un dialogue plus ouvert sur la pression et les émotions.
Pour aller plus loin
Pour les clubs qui veulent structurer un véritable programme mental, cette étude constitue une base solide.
L’entraînement mental n’est pas un luxe : c’est un avantage compétitif.
